Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
MAÎTRE JEAN WACHT

plainte qui pénétrait l’âme : — Ô ma femme ! Ô mon Jean !

Un grand nombre de ses amis était d’avis qu’il fallait l’arracher à la solitude, où le chagrin, auquel il s’abandonnait sans cesse, finirait par l’accabler. Mais Engelbrecht leur répliqua : — Laissez-le faire, vous ne connaissez pas mon Jean. Si le ciel lui a envoyé cette dure épreuve, il lui a aussi donné la force de la surmonter et toute consolation ne pourrait que lui faire mal. Au reste, je sais fort bien de quelle manière il parviendra à se vaincre.

Engelbrecht prononça ces dernières paroles d’un air presque rusé, sans expliquer ce qu’il voulait dire. Il fallut donc s’en contenter, et laisser le malheureux Wacht en repos.

Huit jours s’étaient écoulés. Le neuvième, un beau jour d’été, à cinq