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MAÎTRE JEAN WACHT

apprentis, le suivirent en cortège. En entrant, il s’arrêta comme pétrifié. Dans les décombres de la maison incendiée, on avait retrouvé la hache du pauvre Jean, reconnaissable à des marques certaines, et dont le manche était à moitié brûlé. Ses camarades l’avaient suspendue au mur, en face de la porte ; à l’entour ils avaient peint avec un art assez grossier une guirlande de roses et de cyprès. Au dessous de la guirlande était marqué le nom de leur cher camarade, ainsi que l’année de sa naissance, et la date de la malheureuse nuit où il avait péri.

— Pauvre Jean ! s’écria maître Wacht, en voyant ce monument, et un torrent de larmes s’échappa de ses yeux ; pauvre Jean, c’est pour le bien de tes semblables que tu levas cet instrument pour la dernière fois : maintenant tu reposes dans la tombe, et tu