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MAÎTRE JEAN WACHT

que fût Engelbrecht, il n’avait pu réussir à s’élever à cette aisance qui dès long-temps avait couronné les entreprises de Wacht. Le plus funeste ennemi de la vie, contre lequel toutes les forces humaines sont impuissantes, s’était déchaîné contre lui pour le perdre, et le perdit en effet : c’était l’infirmité du corps. Il mourut, et laissa sa femme et deux enfans dans un état voisin de la misère. La femme retourna dans son pays, et maître Wacht eût volontiers pris les deux fils, mais cela ne pouvait se faire ainsi que pour l’aîné, Sébastien. C’était un garçon vigoureux et intelligent, plein de goût pour le métier de son père, et qui promettait de devenir un fort bon charpentier. Wacht espérait que la raideur intraitable de son caractère qui paraissait quelquefois dégénérer en méchanceté, ainsi que son humeur un