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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/63

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MAÎTRE JEAN WACHT

des jeunes gens, qui chantent ensemble de tendres duos, se mettent facilement à la place des personnages, et qu’ils regardent ces duos comme le texte et la mélodie de la vie : de même que le jeune homme qui lit un roman passionné à une jeune fille, devient aisément le héros du poème, tandis que la jeune fille prend peu à peu dans ses rêveries le rôle de son amante.

Chez des cœurs qui sympathisaient aussi vivement ensemble que Jonathan et Nanni, il n’eût pas même été besoin de pareilles émotions, pour en venir à s’aimer.

Ces deux enfans étaient un seul cœur et une seule âme. Le jeune homme et la jeune vierge étaient déjà unis par l’amour le plus pur, et Wacht ne se doutait nullement de cette liaison de sa fille : mais il devait bientôt en être instruit.