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CONTES NOCTURNES

tement prononcée imposait trop à une femme pour ne point finir par la vaincre. Lorsque le soleil commença à baisser, M. Picard Leberfinck invita toute la famille à prendre une petite collation dans son jardin, qui était contigu à celui de Wacht.

Le jardin du noble vernisseur et doreur formait le plus étrange et le plus risible contraste avec la nouvelle propriété de Wacht. Il était si petit qu’on ne pouvait guère en priser que la hauteur ; on l’avait aligné à la manière hollandaise, et les arbres et les haies étaient soigneusement tenues sous le joug pédantesque des ciseaux. Les troncs bleu de ciel, roses et jaunes des arbres fruitiers très-élancés qui se trouvaient au milieu des parterres, faisaient un merveilleux effet. Leberfinck les avait vernissés, et avait ainsi embelli la nature, mais il y eut encore bien d’autres sur-