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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/132

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Le lendemain matin, on trouva auprès de la pyramide de Cestius, le docteur Splendiano entièrement roulé et enffoncé dans sa perruque où il dormait profondément, comme dans un lit bien mol et bien chaud. Lorsqu’on le réveilla, il battit la campagne, et on eut peine à le convaincre qu’il se trouvait encore à la surface de la terre et dans Rome. Enfin, lorsqu’on le ramena à sa maison, il remercia de sa délivrance la sainte vierge et tous les saints, jeta par la fenêtre toutes ses teintures, ses essences, ses électuaires et sa poudre, brûla ses recettes, et jura de ne guérir désormais ses patiens que par l’imposition des mains, comme l’avait fait jadis un célèbre médecin, dont le nom ne me revient pas à la mémoire en ce moment.

— Je ne sais, dit le lendemain Antonio à Salvator, quelle rage s’est allumée en moi depuis que mon sang a coule ?