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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/152

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plongé dans une mer de délices. L’ariette achevée, on cria de tous côtés de faire silence ; car le docteur Graziano, représenté par Nicolo Musso lui-même, s’avança sur la scène, se bouchant les oreilles et criant que Pasquarello cessât enfin ses maudits croassemens.

Le docteur demanda à Pasquarello depuis quand il s’était habitué à brailler de la sorte, et où il avait déterré cette abominable ariette.

Pasquarello répondit à cela, qu’il ne savait pas ce que voulait dire le docteur ; qu’il en était de lui comme des Romains, qui n’avaient pas de goût pour la bonne musique et qui n’accordaient pas d’attention aux plus grands talens. Cette ariette, dit-il, était du plus grand virtuose et du plus grand compositeur vivant, au service de qui il avait l’honneur d’être, et qui l’instruisait lui-même dans léchant et la musique.