Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/243

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plus magnifiques et des plus merveilleux violons que fusse jamais vus et entendus, un véritable et authentique Antonio Stradivarius ; et rien ne l’irritait plus que de voir quelqu’un se refuser à rendre les honneurs convenables à son instrument favori. Aussi ne fus-je pas peu surpris en le voyant remettre tranquillement le violon dans la boite. Il savait sans doute ce qui allait arriver ; car à peine eut-il retiré la clef de la boite que le baron, qui venait de sortir du salon, reparut apportant avec précaution dans ses bras, comme un nouveau-né, une longue boite recouverte de velours rouge et ornée de galons d’or.

— Je veux vous faire un honneur, mon cher Haak ! dit-il. Vous vous servirez aujourd’hui du plus beau et du plus ancien de mes violons. C’est un véritable Gramulo, et auprès de ce vieux maître, son élève Stradivarius n’est qu’un ap-