Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/245

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votre vie ne parviendrez-vous à la perfection véritable !

Cet archet, dit le baron en l’élevant et le contemplant d’un œil brillant d’enthousiasme, cet archet ne pouvait servir qu’au grand et immortel Tartini ; et, après lui, il n’est sur toute l’étendue de la terre que deux de ses écoliers qui aient été assez heureux pour s’approprier le jeu riche, pénétrant et moelleux qu’on n’obtient qu’avec un tel archet. L’un est Nardini. C’est maintenant un vieillard de 70 ans, qui n’a plus de puissance en musique qu’au fond de son âme. L’autre, vous le connaissez déjà, messieurs ; c’est moi. Je suis donc le seul, l’unique en qui survit l’art de jouer du violon ; et je n’épargne pas mon zèle et mes efforts pour propager cet art, dont Tartini fut le créateur. — Mais ! — Commençons, messieurs !

Les quartetti de Haydn furent alors