Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/247

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Lorsque les quartetti furent achevés, le baron s’écria : — Un homme divin, cet Haydn ! Il sait aller à l’âme ; mais quant à écrire pour le violon, il ne s’en doute guère. Peut-être aussi n’y a-t-il jamais songé ; car il eût alors écrit dans la seule véritable manière, comme Tartini, et vous ne pourriez pas le jouer !

Ce fut mon tour de jouer quelques variations que Haak avait placées devant moi.

Le baron se tint tout près de moi, le visage sur mes notes. On imagine la crainte dont je fus saisi en commençant, un si rude critique à mes côtés. Mais bientôt un vigoureux allégro m’entraîna tout entier. J’oubliai le baron, et je pus me mouvoir en liberté dans toute l’étendue du cercle de mes facultés, dont je disposai librement.

Lorsque j’eus fini, le baron me frappa sur l’épaule, et dit en souriant : — Tu