Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/47

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ment, tout cela produisit sur la constitution naturellement robuste de Salvator des effets si propices qu’il se sentit bientôt assez remis pour penser à l’exercice de son art, et qu’il s’occupa d’abord de tracer au crayon quelques belles esquisses pour les transporter plus tard sur la toile.

Antonio ne quittait presque point la chambre de Salvator ; il était tout yeux lorsque Salvator esquissait ses desseins ; et le jugement qu’il portait sur quelques parties faisait voir qu’il devait être initié dans les secrets de l’art.

— Écoutez, Antonio ! lui dit un jour Salvator ; vous entendez si bien l’art de la peinture, que je crois non-seulement que vous avez médité sur cette partie avec intelligence, mais que vous avez peut-être manié le pinceau vous-même.

— Souvenez-vous, mon cher maître, reprit Antonio, que, quand vous revîntes