Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/60

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il est impossible qu’en me livrant tout entier à la peinture, je sois plus en butte au mépris et à la jalousie que je le suis aujourd’hui. Vous avez trouvé quelque plaisir à contempler mes tableaux, et vous m’avez dit que j’étais en état de produire quelque chose de mieux que les œuvres de plus d’un académicien de San-Luca ; et cependant ce sont ceux qui parlent avec le plus de mépris de mes compositions. — Voyez donc, disent-ils : le chirurgien veut peindre ! — Ainsi je suis bien décidé à quitter une profession qui me semble chaque jour plus odieuse. C’est en vous seul, mon digne maître, que j’ai mis toute mon espérance. Vos paroles sont d’un grand poids ; d’un mot vous pouvez terrasser mes adversaires et me mettre à la place qui m’appartient.

— Vous avez beaucoup de confiance en moi, dit Salvator ; mais, en vérité,