Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/64

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rien à la carnation. » Dans cet Espagnol, il y a la chair et non pas la parole ; et cependant les académiciens de San-Luca le portent aux nues, parce qu’il a peint une fois des cerises que les passereaux sont venus becqueter.

Il arriva que, quelques jours après, les académiciens de San-Luca se rassemblèrent dans leur église pour juger les ouvrages des candidats qui se présentaient. Salvator avait fait exposer dans l’église le beau tableau de Scacciati. Tous les peintres furent involontairement frappés de la vigueur et de la grâce qui régnaient dans cette composition, et des cris d’admiration s’élevèrent de toutes parts, lorsque Salvator assura qu’il avait apporté de Naples cette toile, qui était un héritage laissé par un jeune peintre mort récemment.

En peu de jours tout Rome accourut pour venir contempler l’ouvrage du