Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/66

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pagnole ; ses longs gants de daim étaient ornés de franges d’argent, ses souliers de rosettes jaunes ; et une longue épée d’estoc pendait à son côté.

Cette singulière figure était debout devant le tableau, et semblait plongée dans un ravissement profond ; elle se levait sur la pointe des pieds, se baissait ensuite jusqu’à terre, s’élancait de nouveau de toute la raideur de ses jambes, s’écartait, revenait, se pinçait les paupières à en faire jaillir les larmes, les ouvrait grandement, soupirait, grimaçait devant la charmante Magdelaine, et murmurait d’une douce voix de castrato : Ah ! carissima, — benedettissima, — ah ! Marianna, — Marianna, — bellissima, etc.

Salvator, attiré par ce bizarre personnage, perça la foule et s’efforça de lier conversation avec lui, au sujet du tableau qu’il semblait tant admirer. Mais