Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/68

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Rosa demanda tout à coup si le peintre qui avait fait la Magdelaine aux pieds du Sauveur n’eût pas été digne d’être admis dans l’académie ? Tous les peintres, sans en excepter le critique Josépin, assurèrent qu’un si grand maître eût été l’ornement de l’académie, et déplorèrent sa mort hautement et dans les termes les plus fleuris, bien qu’au fond du cœur ils en rendissent grâce au ciel, comme l’avait fait l’homme à la perruque blonde. — Ils allèrent même si loin dans leur exaltation, qu’ils résolurent de rendre un honneur solennel au jeune artiste enlevé si prématurément à son art, en le nommant académicien sur son tombeau et en faisant dire, dans l’église de San-Luca, des messes pour le repos de son âme. Ils prièrent donc Salvator de leur dire le nom du défunt, ainsi que le lieu de sa naissance.

Salvator se leva et leur dit d’une voix