Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/75

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nesse, il fit exécuter sur le théâtre un opéra qui fut impitoyablement sifflé, ce qui ne l’a pas guéri de la manie qu’il a de faire de la musique abominable. Il jurait meme, en entendant l’opéra de Francesco Cavelli le Nozze di Teti e di Peleo, que le maître lui avait pris ses idées les plus sublimes. Il est encore possédé de la maladie de chanter et de martyriser une pauvre guitare hydropique qui n’en peut mais. Son fidèle Pylade est une espèce de nain, demicastrat, que les Romains nomment Pitichinaccio. À ce couple se joint d’ordinaire… Devinez qui ?… nul autre que le docteur Pyramide, qui file des sons comme un âne mélancolique, et qui se figure avoir une voix de basse qui fait envie à Martinelli, de la chapelle papale. Ces trois vénérables personnages se rassemblent le soir, se placent sur le balcon, et chantent des motets de Carissimi