Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/77

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Un jour, j’arrivais paisiblement, comme d’ordinaire ; j’ouvris la porte, et j’aperçus une jeune fille, — un ange de lumière ! — Vous connaissez ma Magdelaine ? — C’était elle ! Je restai immobile ; il semblait que mes pieds eussent pris racine dans le parquet. — Vous ne voulez pas d’exclamations ? rassurez-vous, je vous les épargnerai. Bref, je fus enflammé de l’amour le plus ardent. Le vieux gentilhomme me dit, en fronçant le sourcil, que c’était la fille de son frère Pietro, qui était mort à Sinigaglia ; qu’elle se nommait Marianna, qu’elle était sans parens, et que lui, en sa qualité d’oncle et de tuteur, l’avait recueillie dans sa maison. Vous pouvez penser que dès lors la maison de Capuzzi devint mon paradis. Jamais je ne pouvais parvenir à me trouver un instant seul avec Marianna ; mais ses regards, maint soupir étouffé, plus d’un