Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/146

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rivage retentit du bruit de cent tonnerres. Antonio s’éleva avec la rapidité de l’éclair au milieu des clartés pétillantes d’un feu d’artifice, et s’abattit en un clin-d’œil sur la galerie, devant la dogaresse. Elle s’était levée et avait fait un pas en avant ; il sentit sa douce haleine se jouer sur ses joues ; il lui présenta le bouquet, et dans ses transports il ne put retenir ses désirs brûlans et imprima des baisers ardens sur la main de la belle Annunziata, en prononçant mille fois son nom, comme s’il eût été dans le délire. Mais tout à coup la machine l’emporta avec la force du destin dont elle semblait l’organe, et, l’entraînant loin de sa bienaimée, le rejeta vers la mer, où il tomba épuisé dans les bras de Piétro, qui l’attendait dans sa barque.