sence les serviteurs de Bodoeri te chasseraient de sa maison. Pauvre enfant aveugle ! tu hésites à prendre les armes contre une caste despotique dont la cruauté t’a ravi ton père ! Va dans la cour du Fontego, le sang dont tu verras encore les traces sur le pavé , c’est le sien ! Lorsque la seigneurie loua aux marchands allemands les magasins du Fontego, il leur fut défendu d’emporter les clefs de leurs comptoirs, dans les voyages qu’ils faisaient, et ils durent les déposer chez le Fontegaro. Ton père osa se soustraire à cet ordre, et durant son absence on trouva dans ses marchandises une caisse de faux ducats de Venise. En vain protesta-t-il de son innocence ; en vain assura-t-il que ses ennemis, que le Fontegaro lui-même avaient peut-être introduit cette caisse dans ses magasins pour le perdre, il fut condamné à mort et exécuté dans la cour du Fontego !
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