Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/171

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veau souverain. Mais le ciel ne voulut pas que ce massacre eût lieu, et que l’orgueil irrité de Falieri renversât l’antique constitution de Venise. Les réunions de la Giudecca , dans la maison du doge , n’avaient pas échappé à la surveillance du conseil des dix ; mais il lui fut impossible d’apprendre quelque chose de certain. Cependant un des conjurés, un pelletier de Pise nommé Bentian, se sentit touché de remords ; il voulut sauver du moins son patron , Nicolas Léoni , qui siégeait au conseil des dix. Vers le soir, il se rendit chez lui et le conjura de ne pas quitter sa maison dans la nuit, quelque chose qui arrivât. Léoni , agité de soupçons, retint de force le pelletier, et le força de lui découvrir tout le projet. Il appela alors Giovanni , Gradenigo et Marino Cornaro, et ils convoquèrent le conseil à Saint-Salvator , où on prit toutes les mesures pour étouffer la conjuration