Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un jeune baron allemand, que nous nommerons Siegfried, faisait seul exception à cette règle générale. Quand tout le monde courait au jeu, et qu’il perdait ainsi tout moyen d’entretenir une conversation agréable, il se retirait dans sa chambre avec un livre, ou il allait se promener dans la campagne, et admirer la nature, qui est si belle dans ce pays enchanté.

Siegfried était jeune, indépendant, riche, d’un aspect noble, d’un visage agréable, et il ne pouvait manquer d’être aimé, et d’avoir quelques succès auprès des femmes. Une étoile heureuse semblait planer sur lui et le guider dans tout ce qu’il entreprenait. On parlait de vingt affaires de cœur, toutes fort aventureuses, qui s’étaient dénouées pour lui de la manière la plus agréable et la plus inattendue ; on racontait surtout l’histoire d’une montre, qui témoignait de