Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/186

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contrait l’œil sombre de l’étranger, qui lui causait une sensation dont il ne pouvait se défendre. Lorsque le jeu fut terminé, l’étranger quitta la salle. Dans la nuit suivante, il se retrouva en face du baron , et dirigea de nouveau sur lui, d’une façon invariable, ses regards de fantôme. Le baron se contint encore ; mais lorsqu’à la troisième nuit l’étranger reparut encore devant lui, Siegfried éclata : — Monsieur, s’écria-t-il, je dois vous prier de choisir une autre place ; vous gênez mon jeu.

L’étranger s’inclina en souriant d’un air douloureux ; puis il quitta la table et la salle sans prononcer une parole.

Mais, la nuit suivante, l’étranger se trouvait encore devant le baron, et le pénétrait de ses regards sombres.

Siegfried se leva dans une fureur dont il n’était pas maître. — Monsieur, dit-il, si vous vous faites un plaisir de me re-