Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/213

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à demi morte d’inquiétude à cause de vous.

» — Silence ! répond Vertua. Fasse le ciel qu’Angela n’ait pas entendu le bruit de cette malheureuse sonnette ! Il faut qu’elle ignore que je suis venu.

» A ces mots, il prit le flambeau des mains de la vieille, qui était restée immobile de surprise, et éclaira le chevalier.

» — Je suis préparé à tout, dit Vertua. Vous me haïssez, chevalier, vous me méprisez, vous prenez plaisir à causer ma ruine : mais vous ne me connaissez pas. Apprenez que j’étais autrefois un joueur comme vous, que le sort capricieux me fut aussi long-temps favorable ; qu’en parcourant l’Europe, partout où je m’arrêtai, le bonheur s’attacha à moi, et que l’or afflua dans ma banque comme il afflue dans la vôtre. J’avais une femme belle et fidèle que je négligeai, et qui