Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/216

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heures après. Je tombai dans un profond désespoir, j’accusai le ciel, je me maudis moi-même, et, comme un criminel qui craint la solitude, je quittai ma maison, et je vins me réfugier à Paris. Angela, la douce image de sa mère, grandissait sous mes yeux ; toute mon affection s’était concentrée en elle. Ce fut pour elle seule que je tentai d’accroître ma fortune. Il est vrai, je prêtai de l’argent à gros intérêts ; mais c’est une calomnie que de m’accuser d’avoir trompé les malheureux qui venaient à moi. Et qui sont mes accusateurs ? des misérables qui me tourmentent sans relâche pour que je leur prête de l’argent, des prodigues qui dissipent leur bien et qui entrent en fureur lorsque j’exige le paiement des sommes qu’ils me doivent, dont je ne me regardais que comme le régisseur, car toute ma fortune était pour ma fille. Il n’y a pas long-temps que je sau-