Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/229

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» Angela n’avait pas seulement lu dans les regards pleins de reproches du jeune homme combien il l’aimait tendrement ; elle avait reconnu qu’elle l'aimait de toutes les forces de son âme, et qu’elle avait été seulement aveuglée par les qualités brillantes du chevalier. Ce fut alors seulement qu’elle comprit les soupirs étouffés de son jeune ami, ses adorations discrètes et silencieuses ; elle comprit ce cœur simple et naïf ; elle sut ce qui agitait si violemment son sein , lorsque le jeune Duvernet paraissait devant elle, lorsqu’elle entendait le son de sa voix.

» — Il est trop tard ! il est perdu pour moi ! se dit Angela. Elle eut le courage de combattre la douleur qui l’accablait ; et ce courage même lui rendit le calme. Cependant il ne put échapper au regard pénétrant du chevalier qu’il s’était passé quelque chose de funeste dans l’âme