Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/24

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donna au conseiller Crespel le renom d’un ami du peuple, je le trouvai chez son ami, le professeur M**. Sa conduite fut des plus singulières. Ses mouvemens étaient si brusques et si gênés que je m’attendais à chaque instant à le voir se blesser, ou àbriser quelque meuble ; mais ce malheur n’arriva pas, et on ne le redoutait pas sans doute, car la maîtresse de la maison ne montra nulle inquiétude en le voyant tourner à grands pas autour d’une table chargée de tasses de porcelaine manœuvrer près d’un grand miroir et prendre danssesmains un vase de fleurs admirablement peint, pour en admirer les couleurs. En général, Crespel examina dans le plus grand détail, avant le repas, tout ce qui se trouvait dans la chambre du professeur ; il alla même jusqu’à monter sur un fauteuil et détacher un tableau pour le lorgner plus à l’aise. À table il parla beaucoup et avec une chaleur