et il fait des violons d’une manière aussi folle qu’il fait tout le reste.
— Il fait des violons ? demandai-je tout étonné.
— Oui, reprit le professeur ; Crespel confectionne, au dire des connaisseurs, les meilleurs violons que l’on connaisse depuis bien des années. Autrefois, quand il avait fait un bon instrument, il permettait à ses amis de s’en servir, mais depuis quelque temps il n’en est plus ainsi. Dès que Crespel a achevé un violon, il en joue lui-même une heure ou deux, avec une puissance admirable et une expression entraînante, puis il l’accroche auprès des autres, sans jamais y toucher et sans souffrir qu’on y touche. Quand un violon d’un ancien maître se trouve en vente, Crespel l’achète à quelque prix qu’on veuille le vendre. Mais il agit à peu près de même qu’avec les violons qu’il fait ; il en joue