Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/69

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si vous ne partez promptement. » — Il faut qu’en ce moment mon regard ait été passablement sanguinaire, car il partit en toute hâte, en poussant de grands cris. — Lorsque le conseiller voulut relever Antonie, elle ouvrit les yeux, mais ils se refermèrent presque aussitôt. À ses cris, la vieille servante accourut ; un médecin qu’on fit venir, ne tarda pas à rappeler Antonie à la vie. Elle se rétablit plus promptement que le conseiller ne l’eût espéré, et elle ne cessa de lui témoigner la tendresse la plus vive. Elle partageait complaisamment toutes ses occupations, ses plus folles idées, ses goûts les plus bizarres. Elle l’aidait aussi à briser ses vieux violons et à en faire de nouveaux. — Je ne veux plus chanter, mais vivre pour toi, disait-elle souvent à son père, lorsque quelqu’un la priait de se faire entendre. Le conseiller cherchait toujours à éviter