Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/81

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les vieilles actions d’éclat de Falieri, et on poussait de grands cris de joie, comme si déjà Doria eût été vaincu. Il arriva en outre, Dieu seul sait comment, que Nicolo Pisani, qui avait fait voile pour la Sardaigne, revint sans rencontrer la flotte de Doria, et que son retour fit éloigner les vaisseaux de Gênes dont on attribuait le départ à l’influence du terrible nom de Falieri. Ce fut alors parmi le peuple une jubilation fanatique ; on résolut de recevoir le nouveau doge avec des honneurs inouis. La seigneurie avait envoyé à Vérone douze nobles avec une suite nombreuse ; ils étaient chargés de l’attendre, et de lui annoncer son élection. Quinze barques de l’état, richement ornées, sous le commandement de Taddeo Giustiniani, fils du podestat de Chioggia, allèrent prendre le doge à Chiozzo, et l’emmenèrent en triomphe à Saint-Clément, où l’attendait le Bucentaure.