Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/85

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jeté sur ce pavé ! ton bras est guéri, il est déjà guéri.

— Laisse-moi mourir en paix, dit l’étranger qui reconnut une mendiante avec laquelle il avait quelquefois partagé sa dernière pièce de monnaie, laisse-moi ; oui, c’est la faim plutôt que ma blessure qui m’a fait perdre mes forces : depuis trois jours, je n’ai pas gagné un quattrino. Je voulais gagner le cloître là-bas et tâcher d’obtenir quelques cuillerées de soupe, mais tous mes camarades sont partis. Il ne s’en est pas trouvé un seul qui m’ait pris par pitié dans sa barque ; je suis tombé ici, et sans doute que je ne me relèverai jamais.

— Eh ! eh ! dit la vieille, pourquoi se désespérer tout de suite ? tu as soif, tu as faim ? J’ai le remède à cela. Voici de beaux poissons séchés que j’ai achetés aujourd’hui sur le Zecca, voici de la limonade et un joli pain blanc. Bois et