Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/94

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niement des armes, Bodoeri, son ami d’enfance, entra dans la chambre du doge, plongé dans ses rêveries. — Ah ! Faliéri, s’écria le vieux compagnon d armes du duc de Venise, quelles sont donc les pensées qui germent dans ton cerveau, depuis que le bonnet recourbé le couvre ? Faliéri, se réveillant comme d’un rêve, s’avança d’un air amical au devant de son ami. Il se souvint que c’était à Bodoeri qu’il devait la dignité de doge, et ces paroles résonnèrent à ses oreilles comme un reproche. Il s’efforça de surmonter son orgueil en lui adressant quelques paroles de remercîment, et il se mit aussitôt à parler des mesures de défense qu’il était forcé de prendre et qui absorbaient toutes ses pensées.

— Quant aux choses que l’état attend de toi, dit Bodoeri en souriant, il nous sera loisible dans quelques heures d’en