Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/111

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beaucoup ; mais l’étranger lui dit : — Renonce à la folie de vouloir me chasser de ta maison ; car sache que je suis le Dalès. Le pauvre Juif se mit à se tordre les bras et à gémir, et il s’écria : — Dieu de mes pères ! je suis châtié par la verge de la colère, et misérable à jamais : car si tu es le Dalès, tu ne t’éloigneras jamais ; mais tu consumeras tout notre bien et tout notre avoir, et tu deviendras toujours plus grand et plus fort ! Or le Dalès est la misère, qui, lorsqu’elle se loge quelque part, ne se retire jamais, et gagne sans cesse davantage.

Si le conseiller s’effrayait de la fureur de Manassé, qui avait évoqué contre lui la misère, il n’était pas moins inquiet de la colère du vieux Léonard, dont l’aspect avait pour lui quelque chose de terrible. Ne pouvant se venger d’eux, toute sa colère se tourna contre Edmond, à qui il attribua tout ce qui