Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quoi ne pas vouloir y rester plus longtemps ?

— Permets-moi de remarquer, mon ami, dit Dagobert, qu’il n’est pas ici question de ces rêveries où l’esprit s’abandonne à un essor merveilleux et se complaît à s’égarer, et qu’inspirent les tempêtes et le feu d’hiver ; mais de cette disposition qui se fonde sur notre nature, que nous cherchons vainement à surmonter, et à laquelle il faut toutefois se garder de s’abandonner, je veux dire la crainte des revenans. Nous savons tous que la foule ennemie des spectres et des esprits ne monte du fond de ses demeures sombres qu’à la nuit noire, et qu’elle affectionne surtout celles où les tempêtes se déchaînent ; et il est bien juste qu’en de semblables temps nous redoutions quelque fâcheuse visite.

— Vous plaisantez, Dagobert, en disant que cette crainte est dans notre nature,