Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/218

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les rangs où combattait le colonel. Le comte apportait toujours le premier les bonnes nouvelles, il était toujours le mieux instruit du sort des armées et de la marche du régiment du colonel. Dans plusieurs affaires sanglantes, ni le colonel ni le major n’avaient reçu la moindre blessure : les lettres les plus authentiques en faisaient foi. C’est ainsi que le comte paraissait toujours devant les deux dames comme un messager de bonheur ; il se montrait plein de dévouement pour Angélique, l’ami le plus tendre et le plus inquiet pour son père ; et la baronne ne pouvait s’empêcher de reconnaître que le colonel avait bien jugé le comte, et que les préjugés qu’elle nourrissait contre lui étaient souverainement injustes. Marguerite elle-même semblait guérie de sa folle passion, et le calme, ainsi que la confiance, étaient rentrés dans le petit cercle.