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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/235

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prouvai la sensation qu’on ressent en voyageant en voiture. Il était nuit sombre. Plusieurs voix chuchotaient auprès de moi ; c’était la langue française dont on se servait. Ainsi j’étais dans les mains de l’ennemi ! — Cette pensée s’offrit à moi entourée de terreurs, et je retombai dans mon évanouissement. Alors suivit un état qui ne m’a laissé d’autre souvenir que des douleurs violentes, dont ma tête était atteinte. Un matin, je me réveillai l’esprit parfaitement libre. Je me trouvai dans un lit élégant, presque somptueux, tendu de rideaux de soie, ornés de franges et de glands massifs. La chambre, vaste et élevée, était couverte de tapis, et remplie de meubles lourdement dorés, à l’antique mode française. Un inconnu me regardait presque courbé sur moi, et s’élança vers un cordon de sonnette, qu’il tira fortement. Peu de minutes après, la