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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/63

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tions. Il est vrai qu’Edmond n’avait pas tous ces symptômes de l'amoureux Orlando ; mais de même que lui ruinait tous les jeunes arbres en traçant sur leur écorce le nom de Rosalinde, ainsi Edmond consomma une incroyable quantité de papier, de toile et de couleurs pour dessiner l’image de sa belle. Et comme il laissait échapper une énorme quantité de soupirs, l'état de son cœur ne put échapper au vieil orfèvre. Lorsque celui-ci l’interrogea, Edmond n’hésita pas à lui découvrir sa passion. — Tu n’y songes pas, lui dit Léonard. C’est une chose fâcheuse que d’aimer une fiancée ; Alberline est à peu près promise au secrétaire privé Tusmann.

Edmond éprouva à cette nouvelle un désespoir peu commun. Léonard attendit paisiblement la fin du premier paroxisme, et lui demanda s’il songeait sérieusement à épouser Albertine. Ed-