Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/90

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— N’importe, répondit Edmond.

A ces mots, le conseiller se jeta impétueusement dans les bras d’Edmond, et des larmes d’attendrissement coulèrent de ses yeux. — O Dieu du ciel ! est-il donc encore de si belles âmes sur cette terre aride ! Vous êtes un homme sublime ! en vous réside toute la noblesse des temps passés ; et je donnerais ma vie pour avoir votre grandeur d’âme et votre générosité.

La rusée Albertine avait prévu que les choses se passeraient ainsi. Ses vues étaient remplies. Le conseiller ne tarit point d’éloges sur Edmond ; il prétendit que les jeunes gens, et surtout les peintres, avaient toujours en eux quelque chose de fantasque et de romanesque qui les éloignait des idées positives, et que le don d’une fleur fanée, d’un ruban offert par une jolie main suffisait pour les mettre au comble du bonheur ; aussi