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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/94

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ses lèvres était pour lui comme la date de la plus belle année de sa vie.

Avant qu’Albertine en eût exprimé le désir, le conseiller pria Edmond de se charger aussi du portrait de sa fille.

Edmond se mit aussitôt à l’ouvrage. Toutefois, le portrait d’Albertine était loin d’avancer aussi rapidement en sa marche, et avec autant de bonheur que celui du conseiller.

Le peintre esquissait, ébauchait, dessinait, effaçait, dessinait encore, se mettait à peindre, détruisait tout son ouvrage, recommençait sur de nouveaux frais, changeait l’attitude, et se ravisait encore ; tantôt le jour lui semblait trop éclatant dans la chambre, tantôt il était trop sombre ; jusqu’à ce qu’enfin le conseiller, qui avait assisté jusqu’alors à toutes les séances, perdit patience et s’abstint d’y venir.

Pour Edmond, il venait matin et soir,