Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/96

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tait sans relâche à ses lèvres les mains de la jeune fille.

A la même heure et au même instant, le secrétaire privé de chancellerie, Tusmann, portant dans sa poche la Sagesse politique et d’autres livres couverts de parchemin où l’utile se trouve joint à l’agréable, passait devant la maison du conseiller ; et bien qu’il procédât par bonds, attendu que l’heure où il se rendait à son bureau était sur le point de sonner, il ne laissa pas de lancer un coup-d’œil vers la fenêtre de sa fiancée.

Il aperçut alors, comme dans un nuage, Albertine avec Edmond ; et bien qu’il ne put rien reconnaître distinctement, le cœur lui battit sans qu’il sût précisément pourquoi. Un effroi singulier le poussa à faire une chose inouïe, à savoir : d’entrer à une heure inaccoutumée chez le conseiller, et de monter droit chez Albertine.