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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/166

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CONTES FANTASTIQUES.

tout d’abord, et il aurait pu accourir, et peut-être sauver le père ; mais il fallait auparavant qu’il se parât, et le beau jeune homme craint peut-être la froideur de la nuit. — « Ma qual mai s’offre, o Dei, spectacolo funesto ogli occhi miei ! » Il y a plus que du désespoir sur cet effroyable attentat, dans les accens de ce duo et de ce récitatif.

La maigre dona Elvira, portant encore les traces d’une grande beauté, mais d’une beauté flétrie, vient se plaindre du traître Don Juan, et le compatissant Léporello remarquait fort ingénieusement qu’elle parlait comme un livre, parla come un libro stampato, lorsque je crus entendre quelqu’un derrière moi. On pouvait facilement avoir ouvert la porte de la loge, et s’être placé dans le fond. Cela me chagrina singulièrement. Je m’étais trouvé si heureux d’être seul dans cette loge,