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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/197

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Voilà mon autorité, je vous la donne pour ce qu’elle vaut.

— Vraiment, répondit-il. Quittant alors son siège, il se dirigea lentement et d’un air pensif vers les musiciens, en levant à plusieurs reprises les yeux au ciel et se frappant le front avec la paume de sa main, comme quelqu’un qui voudrait éveiller en lui un souvenir. Je le vis de loin parler aux exécutants, qu’il traita avec une dignité hautaine. Il revint, et à peine eut-il repris sa place, qu’on se mit à jouer l’ouverture d’Iphigénie en Aulide.

Il écouta l’andante les yeux à demi fermés, et les bras croisés sur la table. Par un léger mouvement de son pied gauche, il marquait les intonations ; il releva la tête, jeta un regard derrière lui, étendit sur la table sa main gauche, dont les doigts ouverts semblaient plaquer un accord sur un piano, et