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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/151

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CINQUIÈME CHAPITRE

Comment prince Barsanuph déjeuna avec des alouettes de Leipzig et de l’eau-de-vie de Dantzig, comment il attrapa une tache de beurre sur sa culotte de Casimir, et comment il éleva le secrétaire privé Cinabre au poste de conseiller spécial intime. — Les livres d’images du docteur Prosper Alpanus. — Comme quoi un portier mordit le doigt de l’étudiant Fabian, et comme quoi celui-ci porta une queue d’habit qui le fit bafouer. — Fuite de Balthasar.

Je ne dois pas vous cacher plus long-temps que le ministre des affaires étrangères, près de qui le sieur Cinabre avait été placé comme secrétaire intime, était un descendant de ce baron Prætextatus Clair-de-Lune qui avait vainement cherché dans l’armorial et les chroniques la généalogie de la fée Rosabelverde. Il s’appelait, comme son aïeul, Prætextatus Clair-de-Lune. C’était un homme parfaitement bien élevé et du commerce le plus agréable ; il ne confondait jamais lui avec soi, ni dont avec de qui ; il savait signer son nom en lettres françaises, son écriture était en général bien lisible, et il lui arrivait de travailler parfois en personne, surtout quand il faisait mauvais temps. Le prince Barsanuph, un successeur du grand Paphnutius, l’aimait tendrement ; car le ministre ne laissait jamais une question