Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/35

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sements lamentables. Mais bientôt leur nombre augmenta par centaines, par milliers, et toutes se mirent à frétiller autour de moi, et à grimper sur mon corps, qui fut bientôt couvert de leur nuée bigarrée, bourdonnant sourdement comme un essaim d’abeilles. Le conseiller de sucre candi s’était hissé jusqu’à ma cravate, qu’il serrait de plus en plus fort : « Maudit conseiller-candi ! » m’écriai-je à haute voix… Et je m’éveillai.

Il était grand jour, onze heures du matin ! Je pensais que l’histoire du petit homme pouvait bien n’être aussi qu’un rêve moins fantasque, lorsque le garçon d’hôtel, qui entrait avec le déjeuner, me dit que l’étranger qui avait passé la nuit dans la même chambre que moi était parti de grand matin, et me présentait ses civilités.

Sur la table à laquelle j’avais vu travaillant pendant la nuit le fantastique petit homme, je trouvai quelques feuillets récemment écrits, et je t’en communique le contenu, qui est indubitablement l’histoire merveilleuse de ce singulier personnage.