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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/443

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souhaite une bonne nuit, monsieur mon bon voisin ! » Et il sortit de la boutique suivi de son chien noir, qui promenait sa langue autour de son museau pour ne perdre aucune miette du macaron.

Le vieillard semblait ne m’avoir nullement remarqué, et je restai là immobile et stupéfait. « Vous voyez, me dit le confiseur, c’est ainsi qu’en agit le singulier bon-homme, qui vient ici deux ou trois fois par mois à peu près. Mais, du reste, on ne peut rien tirer de lui, si ce n’est qu’il a été autrefois valet de chambre du comte de S***, et qu’il est maintenant préposé à la garde de cette maison, où il attend de jour en jour, et voilà bon nombre d’années que cela dure, la famille du comte, ce qui ne permet d’y céder à personne un droit de location. — Mon frère lui a fait faire une fois des sommations sur le singulier tapage nocturne dont je vous ai parlé ; mais il s’est contenté de répondre fort tranquillement : « Oui ! je sais que c’est le bruit général que ce logis est fréquenté par les revenants ; mais il faut n’en rien croire, c’est une histoire faite à plaisir. »

L’heure était venue où il était de bon ton de se montrer dans cette boutique. La porte s’ouvrit, une élégante compagnie entra, et je dus faire trêve à mes interrogations.