Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/445

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II.


Il était donc positif que les renseignements du comte P*** sur les possesseurs et l’emploi de la maison étaient erronés, que le vieil intendant, malgré ses dénégations, ne l’habitait pas seul, et que très-certainement ses murs recélaient quelque fatal mystère. Il s’établit naturellement une relation intime dans mon esprit entre ce chant singulier et effrayant dont m’avait parlé le confiseur, et le joli bras de femme qui m’était apparu à la fenêtre. Évidemment ce bras n’appartenait pas, ne pouvait pas appartenir à une vieille femme comme celle que le confiseur prétendait avoir reconnue à la voix. En m’attachant au témoignage de mes propres yeux, je me persuadai aisément que le confiseur, en croyant entendre une voix cassée et glapissante, avait été abusé par une illusion acoustique, ou même simplement la dupe de ses propres préventions sur son terrible voisinage.

Je pensai aussi à la fumée, à l’odeur singulière dont on m’avait parlé, au flacon de cristal de forme