Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/269

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Déjà mon grand-oncle était endormi. Je m’arrêtai dans la salle d’audience, je tombai à genoux, je pleurai amèrement ; je prononçais le nom chéri de Séraphine, et je m’abandonnais enfin aux transports d’une folie amoureuse aussi exaltée que possible, de telle sorte que mon grand-oncle s’éveilla. « Cousin, me cria-t-il, es-tu devenu fou ? ou serais-tu, par hasard, aux prises de nouveau avec un loup enragé ? Va te mettre au lit : fais-moi ce plaisir. » Cette apostrophe me décida à entrer dans la chambre pour me coucher, du reste avec la ferme résolution de ne rêver qu’à Séraphine.

Il pouvait être un peu plus de minuit, et je n’étais pas encore endormi, quand je crus entendre des voix éloignées, des allées et venues, des portes s’ouvrir et se fermer. J’écoutai plus attentivement et je distinguai des pas qui s’approchaient dans le corridor. La porte de la grande salle fut ouverte, et l’on frappa à celle de notre chambre.

« Qui va là ? » demandai-je à haute voix. On répondit