Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/353

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titulaire du majorat, était mort sans descendants, et que, d’après l’acte d’institution, le majorat était échu à l’État. Je montai jusqu’au château : il était en ruines. On avait employé une grande partie des pierres à la construction du phare. C’est ce que m’apprit un paysan qui sortait du bois de pins, et avec lequel je liai conversation. Il racontait volontiers mainte histoire de revenants qui avaient apparu au château, et il m’assura même que très souvent encore, surtout au retour de la pleine lune, on entendait, la nuit, dans les décombres, d’effrayantes lamentations.

Infortuné Roderich ! pauvre vieillard aveugle ! quelle puissance maudite avais-tu donc invoquée, pour que l’arbre dont tu croyais avoir cimenté en terre les racines pour l’éternité, périt ainsi étouffé dans son premier germe !


Chapitre XI << Le Majorat