Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

superbe de Jupiter, l’œil de Mars, le port du messager des dieux, — oui, tout à fait le héros dont Hamlet trace le portrait ! Maria n’est plus sur la terre, elle plane dans un ciel de félicité : — Hypolite et Maria, — quel couple !

 .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  

» Mais je ne puis cependant me fier en lui. — Pourquoi s’enferme-t-il ainsi dans sa chambre ? — Pourquoi rôde-t-il la nuit sur la pointe des pieds comme le démon du meurtre aux aguets ? Je ne puis me fier en lui ! — Il me semble parfois que je devrais sans nul délai ni autre forme de procès lui passer au travers du corps la lame de ma canne à épée, sauf à lui dire ensuite poliment : Mille pardons ! —

» Je me méfie de lui.

 .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  

» Singulier événement ! — Comme j’accompagnais dans le corridor jusqu’à sa chambre mon vieil ami, après une causerie à cœur ouvert qui s’était prolongée entre nous un peu avant dans la nuit, une figure décharnée, dans une robe de chambre blanche et une lumière à la main, passa subitement devant nous à petits pas. — Le baron s’est écrié : « Le major ! — Franz ! — le major ! » — C’était incontestablement Alban, et sans doute la lumière projetée sur ses traits de bas en haut les faisait paraître ainsi contractés, vieux et laids. — Il venait du côté de l’appartement de Maria. — Le baron insista pour se rendre chez elle. Elle dormait paisiblement comme uu ange pur des cieux… C’est enfin demain le jour désiré depuis si longtemps. — Heureux Hypolite ! — Mais