Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/9

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Pyrmont fut plus fréquenté que jamais dans l’été de l’année 18…. L’affluence d’étrangers riches et de distinction augmentait de jour en jour, et stimulait le génie entreprenant des spéculateurs de toute espèce. Aussi les banquiers du Pharaon eurent grand soin de multiplier les piles de ducats plus que de coutume, et d’entasser devant eux assez d’or pour que l’appât fût relatif au gibier plus noble qu’en chasseurs adroits et consommés, ils comptaient attirer dans leurs filets.

Qui ne sait pas que dans ces réunions des bains, où chacun, distrait de ses habitudes, se livre avec préméditation à une oisiveté indépendante, et n’a souci que des plaisirs qui délassent l’esprit, le charme attrayant du jeu devient irrésistible. On voit alors des gens, qui hors de là ne touchent jamais une carte, assis autour du tapis vert comme les joueurs les plus zélés ; et d’ailleurs le bon ton exige, du moins dans la classe la plus distinguée, qu’on se