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de Hoffmann


III.

APPARRITIONS.

Monsieur Mathieu est mon bon ami, et son portier un homme vigilant. Celui-ci m’ouvrit immédiatement dès que j’eus tiré la sonnette de l’Aigle d’or. Je lui expliquai comme quoi je m’étais échappé de la maison du conseiller sans chapeau ni manteau, sans songer que dans la poche de celui-ci était la clef de mon logis, et que je n’avais pu parvenir à réveiller ma servante sourde pour me faire ouvrir. L’homme obligeant (je parle du portier) m’ouvrit une chambre, y déposa des flambeaux, et me souhaita une bonne nuit.

La pièce était décorée d’une grande et belle glace, couverte d’un voile. Je ne sais comment il me prit fantaisie de découvrir cette glace et de poser les lumières sur la console de marbre qui la soutenait. Je me trouvai au premier coup d’œil si pâle et si défiguré, que j’avais peine à me reconnaître moi-même. Et puis, je crus voir du fond le plus reculé